L'automne s'était installé sur la pointe bretonne. Les landes brunissaient. LE ciel gris enveloppait les arbres qui se dénudaient.
Un bateau approchait des côtes brestoises. Flammenig regardait les vagues se fracasser sur les falaises et les petits îlots. Sa mâchoire se contractait. Il revenait au pays après une longue absence et il appréhendait les retrouvailles avec son oncle et le reste de la famille.
La pluie fouettait son visage. Il dût se résoudre à attacher ses cheveux fous dansant au rythme des rafales du vent. Il ne voulait pas donner une image d'un homme négligé lors de la première entrevue.
Au débarquement, il se dirigea d'un pas assuré vers l'auberge et demande une chambre et régla la note aussitôt avec un pourboire.
Veuillez m'apporter de l'eau chaude pour un bain. Trugarez !
Il monta tranquillement les marches menant à sa chambre . Le temps d'observer le décor de la pièce, une flaque d'au se formait autour de lui. Il était trempé jusqu'aux os et commençait à frissonner. Il déposa ses sacs au pied du lit et se dirigea vers le coin de la fenêtre d'où il regarda la scène s'offrant devant lui . Un coup à la porte, celle-ci s'ouvrit et il se retourna à peine, surveillant le domestique versant l'eau dans le baquet du coin de l'oeil.
Trugarez ! Ça sera tout !
Il attendit quelques instants avant d'ôter son épée et de se dévêtir pour se plonger dans le bain fumant.
Après un bon moment de détente, il choisit avec soin la tenue pour se présenter au château. Il voulait paraître à son avantage.
Lors d'une éclaircie, Flammenig quitta le gîte pour se diriger vers les écuries om un cheval sellé l'attendait. Il le a
Arrivé devant le château, il sauta à terre et donna les rênes à un des domestiques sorti pour l'accueillir. A l'autre, il le salua d'un signe de tête avant de l'interpeller :
Veuillez annoncer à votre Maître, le Marquis Bran de Coëtivy, que Flammenig de Créac'h Guerane souhaite reçu !
Le serviteur l'introduit dans le salon , le temps de patienter avant de disparaître. Seul, il contempla la pièce. Il lui semblait avoir quitté les lieux hier ; rien n'avait changé. Il se dirigea vers la bibliothèque où il emprunta un livre et lut les premières lignes quand la porte s'entrouvrit.